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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 08:49

Culture de Reims, de nous accueillir dans l’auditorium de la Médiathèque Falala.

M. Labelle insiste sur l’importance de la lecture publique pour la ville de Reims et ses médiathèques. Il nous informe qu’un nouveau bibliobus urbain couvre tous les quartiers de Reims, et que des boites à livres seront disposées dans tout Reims(à l’initiative d’une bénévole de Lire et Faire Lire)

Joëlle Troïtzky, qui a organisé cette journée, remercie José, la médiathèque Falala, la Ligue de l’Enseignement et les différents intervenants, Hélène Wadowski et Bénédicte Roux responsables de la littérature jeunesse aux éditions Flammarion, Véronique Georges responsable de l’espace jeunesse à la Médiathèque Jean Jeukens de Bar-le-Duc et tous les lecteurs qui ont contribué à l’organisation de la journée ainsi qu’aux lectures. Puis elle dévoile le programme de la journée dont la matinée sera consacrée à la découverte de l’univers de Zémanel.

Zémanel prend ensuite la parole. Il remercie Lire et Faire lire de l’avoir choisi pour cette journée puis retrace la manière dont il est venu à l’écriture. Il évoque son cheminement d’auteur, de plasticien, de metteur en scène et montre combien ces diverses facettes de son activité répondent au seul besoin d’écrire. Il expose ensuite les genres de sa production écrite : les contes de randonnée, histoires à événements répétitifs qui permettent aux enfants de s’approprier l’histoire, contes des origines qui expliquent les raisons des particularités de tel ou tel animal. Quand il manque un mot, les enfants créent des images. Cette capacité de l’imagination se perd lorsque les enfants grandissent. Au lycée, quand on n’a plus de mots, on se tait, alors que les petits parlent. Parmi les contes des origines on peut se demander par exemple à travers l’album « Quelle couleur pour Dame Caméléon ? » pourquoi les caméléons changent de couleur. Il y a un jeu d’échanges pour trouver des réponses.

Zémanel a également créé entre autres des spectacles sur les fables de La Fontaine illustrées par des sculptures animalières. Pour lui « sculpter est une autre écriture, c’est creuser une autre matière » Ainsi les fables sont-elles rendues ludiques pour un jeune public.

Zémanel explique être venu à l’écriture par le théâtre et consacrer la majeure partie de son activité à la création théâtrale et à la mise en scène.

Des bénévoles viennent alors lire quelques ouvrages de Zémanel.

On commence par des contes de randonnée.

« Dans le ventre du moustique » est lu par Danièle Eschard.

« Le petit hérisson partageur », présenté par Marie-Annick Leroy est un album inspiré par l’observation d’une situation de partage entre un écureuil et un hérisson ; le petit hérisson en vient à partager une pomme avec d’autres animaux.

des Incorruptibles s’inspire d’une histoire que Zémanel a écoutée au Portugal quand il était petit. Lu par Danièle, Hélène, Martine et imagé par une vidéo des planches de l’album réalisée par Liliane Plouchart, cet ouvrage évoque le passage du temps et donne aux enfants l’occasion de comprendre que le printemps, saison du renouveau, c’est eux.

Puis viennent les contes des origines.

« La maison de Dame Tortue »Raconté par Claude Ancelin, l’album « Le balai de la sorcière », qui n’a pas encore été publié, traite des jours de la semaine et des mésaventures de Mortifère la sorcière.

La fable « Joli corbeau », variante de la fable de Jean de La Fontaine « Le corbeau et le renard » n’est pas encore publiée. Elle est lue par Claude Ancelin et Marie-Annick Leroy.

Arrive alors le théâtre, qui est la partie qui prend beaucoup de temps à Zémanel. Un extrait de la pièce « Père et fils » est lu par Jean-Paul Person et Philippe Durieux. Il s’agit de l’histoire d’un rêve qui met en scène un père et son impitoyable fils.

Sont abordés les contes traditionnels revisités avec Madeleine dans le rôle du Petit Chaperon Rouge et Philippe dans celui du loup.

Pour terminer, Claude Ancelin lit un texte de randonnée qu’elle a écrit en hommage à Zémanel.(voir en page 4)

La matinée se termine par un temps d’échanges, notamment sur les relations entre auteurs et éditeurs. L’écrivain leur envoie des histoires puis les éditeurs effectuent un tri en fonction de leurs contraintes éditoriales. Il faut compter un an avant la publication. Quant aux illustrateurs, ce sont les éditeurs qui les choisissent, leur façon de retraduire en images l’histoire apporte un complément, une variante parfois ,souvent très pertinente.

L’après-midi est prévue sur le thème « Peut-on par le rire tout dire aux enfants ?

José (Zemanel)commence par la lecture de « Joli Corbeau » qu’il veut faire découvrir aux responsables de Flammarion.

Puis il présente sous forme théâtrale avec divers accessoires l’histoire « Les cinq petits cochons ». Cela permet d’évoquer les thèmes de la différence, de l’immigration et de la tolérance. La question est posée du ton et de la manière de présenter les choses graves.

Intervention des représentantes de Flammarion et du Père Castor,

Hélène Wadowski et Bénédicte Roux

La maison Flammarion a été créée en 1931. Les ouvrages publiés chez Père Castor sont diffusés chez Flammarion pour les enfants jusqu’à 9 ans et Flammarion Jeunesse a le créneau des 10- 18 ans. Les classiques du Père Castor remontent à 1936. Le Père Castor s’adressait à l’origine aux enfants qui n’étaient pas encore en âge de lire, l’objectif étant de proposer de petits livres manipulables et pas trop chers. L’édition Flammarion se refuse à produire des collections de livres thématiques.

Au travers des contes on peut parler de tout, mais il est des sujets que l’on aborde avec prudence tels le suicide, le racisme, la mort, la guerre. On peut tout dire, mais cela dépend de la manière dont on le dit. En effet on ne sait pas forcément comment un enfant va réagir.

Ceci dit, les intervenantes présentent des ouvrages qui traitent de sujets très divers.

Le suicide des adolescents est abordé par un pédopsychiatre. Un enfant s’est suicidé et restent sa mère et sa petite amie. L’éditeur hésite à publier ce type de texte. Flammarion fait très attention quand on parle du suicide.

Le racisme est évoqué dans un livre dont la situation montre avec réalisme deux élèves qui s’insultent dans une classe.

L’humour permet de dire beaucoup de choses par exemple sur la séparation, la différence, les émotions, le harcèlement à l’école comme dans « La fille seule dans le vestiaire des garçons ».

.Dans « Rêver la Palestine » le thème traité est la séparation entre deux jeunes d’origines différentes.

Il existe aussi un texte sur les enfants soldats qui dénonce cette situation.

« Raconte-nous encore une histoire ». On parle des contes et de leur intérêt.

Les classiques du père Castor ont un catalogue de 160 titres.

« Grand loup, petit loup ». C’est un texte d’amitié. Les commentaires peuvent surprendre. Certains y voient l’arrivée d’un petit frère, d’autres une histoire sur les différences, le racisme, l’homoparentalité.

« A pas de loup » traite de l’apprentissage de la marche.

Parmi les classiques, on trouve Andersen dont les histoires parlent de choses tristes, par exemple « La petite fille aux allumettes. » mais la tonalité dominante est celle de l’espoir.

« Le petit Poucet » est un être tout petit dans un monde de géants. La forêt représente un monde inconnu. On parle de la peur de l’abandon.

Histoires d’entraide : « La Moufle » : conte du grand froid.

Certains contes ont un succès durable, tels « Les bons amis », « Roule-galette », « Michka », « Petit chat perdu », histoire d’un chat qui rencontre les animaux. Il veut du lait. C’est une approche de la thématique « Qui suis-je par rapport aux autres ? » Dans « La vache orange », l’enfant teste l’adulte.

Des titres plus récents ont fait leurs preuves et ouvrent à d’autres cultures ; ainsi « Jolie Lune et le secret du vent » raconte l’histoire d’un enfant qui libère un oiseau.

« Grand lion, petit lapin. » Petit lapin est désigné pour aller parlementer avec le lion qui terrorise tout le monde. Le lapin l’emmène devant un puits où le lion voit son reflet et, en essayant de l’attraper, il se noie.

L’illustration : quand elles sont démodées, les illustrations sont changées, ce qui permet de rajeunir les histoires et de leur donner une nouvelle vie, et de rééditer le livre ,car certains titres sont toujours demandés.

Afin d’enrichir et de diversifier son offre, Flammarion édite également des jeux : « Le loto de la petite poule rouge », « Quel menteur ce renard !», « Le mistigri des lutins », « Les 7 familles des animaux » et produit des films d’animation qui donnent une durée de vie plus importante aux livres édités. Ainsi de l’album de Zémanel : « Le petit hérisson partageur. »

présentés sous forme courte, par exemple les contes et légendes du Coran, la Bible en 15 récits, des contes sur les origines de la terre, des petites histoires de mythologie (~ 60 ouvrages).

Intervention de Véronique Georges,

responsable de l’espace jeunesse de la médiathèque J. Jenkins avec qui Zémanel travaille depuis plusieurs années sur des projets concernant écoles et collèges.

L’humour peut dédramatiser. La littérature jeunesse permet de prendre du recul face aux problèmes et de relativiser les choses. Développer le sens de l’humour chez l’enfant est primordial.

Les albums sont agréables à lire. En effet l’humour des albums peut résider à la fois dans le texte, dans l’illustration, dans le rapport entre texte et image et dans les situations.

Mme Georges aborde différents thèmes et présente les ouvrages qui correspondent.

Les problèmes de société :

« 365 pingouins » de Jean-Luc Fromental. Un pingouin arrive chaque jour par la poste chez un enfant. Les pingouins sont envoyés par l’oncle qui veut sauver 365 pingouins.

« La leçon de pêche » d’ Heinrich Böll. Le pêcheur dort et le touriste veut savoir pourquoi il ne pêche pas.

Les documentaires :

« Les sciences naturelles » de Tatsu Nagata

« Champignon Bonaparte » de Gilles Bachelet. Histoire inspirée par Bonaparte. Avec des allusions à l’art.

Le langage :

« Bou et les trois ours » d’Elsa Valentin. Boucle d’or revisité dans une langue neuve et imagée.

Les peurs :

« Le petit chaperon rouge » de Marjolaine Leray. C’est le petit Chaperon rouge qui va se venger.

« Loup » d’ Olivier Douzou. Le loup se construit et mange une carotte.

« Du bruit sous le lit » de Mathis. Le monstre essaie d’effrayer l’enfant.

« Os Court » de J.L Fromental. Enquête sur des disparitions d’os. On apprend ainsi le nom de tous les os du squelette.

La vie quotidienne :

« Le Pot » d’Antonin Louchard. Sur l’apprentissage de la propreté.

« La porte » de Michel Van Zerven, sur la pudeur.

« Je suis en retard à l’école parce que...» Davide Cali. Sur l’imagination.

Vivre ensemble :

« La déclaration. » de Philippe Jalbert sur l’amour.

« Les Rameurs » de Nicholas Oldland sur l’entraide.

« Boucle d’ours. » de Stéphane Servant, sur les préjugés.

« La princesse qui n’aimait pas les princes » d’Alice Brière-Hoquet sur l’homosexualité.

« L’homme sans tête » de Lionel Le Neounanic, sur la différence.

« La mare aux aveux » de Jihad Darwiche, sur le mensonge.

« Ours qui lit » d’ Eric Pintus, sur dominant dominé.

« Raoul la terreur. » de Claire Cantais, sur la violence.

« La caresse du papillon » de Christian Voltz, sur la mort.

En conclusion, on peut et il faut tout dire aux enfants. Tous les thèmes peuvent être abordés ,mais avec précaution.

Claire Métréau clôt la journée en exprimant ses remercîments et son souhait de renforcer les liens qui unissent l’association à Zémanel qui conclut, quant à lui, par un remerciement appuyé aux acteurs de ce quinzième anniversaire et au peuple des lecteurs qui font vivre ses œuvres :

« Si j’ai pu grandir, c’est grâce à Lire et faire lire dans la Marne, grâce à mes éditeurs et aussi grâce aux personnes qui m’ont aidé et qui ont soutenu la réalisation de mes projets. Martine Jobert et Joelle Troïtzky

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